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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 17:44

Ils sont nombreux en France : RMI, RSA, CMU, assurance chômage, assurance maladie...et chaque gouvernement invente le sien…, mais constatons qu’ils sont plus tournés vers le curatif (traitement de la misère sous toutes ses formes) que vers le préventif.

 

Est-ce là le symbole d’une société aboutie, mûre et épanouie ?

 

Ne peut-on pas imaginer une société où les moyens mis en œuvre pour prévenir les problèmes soient supérieurs aux moyens pour traiter la misère existante ?

 

Prenons deux exemples : l’assurance chômage et l’assurance maladie.

 

L’assurance chômage est bien une institution tout à fait utile, dans la mesure ou elle amortit les chocs liés à des mutations de l'économie et de l'emploi. Sur un plan individuel, il devrait permettre d’assurer la transition entre deux situations d'emplois, en intégrant des temps de recherche, formation ...etc.

 

Mais que dire de ce même chômage qui « paye des gens capables » à ne rien faire, alors que le pays ne manque pas de tâches préventives d' intérêt collectif non prises en compte aujourd'hui ? (Par exemple le colossal débroussaillage des forêts fort utile à la limitation de l'étendue des incendies, l’encadrement des adolescents autour d'activités sportives ou culturelles ? les besoins en personnels para médicaux dans les hôpitaux, dans les maisons de convalescence ou de retraite, à domicile, les besoins en accompagnement des enfants en difficultés scolaires, la formation continue pour les salariés menacés par les baisses d’activité …etc..).

 

Si des associations fournissent bénévolement un travail indispensable dans ces domaines, n’est-ce pas le sens d’une société de s’organiser par tous les moyens (surtout préventifs) pour que la sécurité et la solidarité de ses citoyens soit assurée au mieux en impliquant toutes les ressources disponibles ?

 

Si nous essayons de regarder la situation d'un « oeil extérieur et neuf », il semble que nous soyons prisonniers du principe de spécialisation des métiers (j'ai été formé pour « ça », et pas pour autre chose..) accompagnée d'une dévalorisation des tâches basiques pourtant indispensables finalement accessibles à la plupart d’entre nous en terme de compétence, mais parfois relativement « dures » à vivre , donc « pas faites pour moi »...

 

Bien entendu, il ne s’agirait pas de forcer les personnes à assumer un travail contre leur gré sans qu’ils aient assimilé l’importance collective de leur tâche en apparence secondaire (l’histoire montre quelques exemples peu souhaitables de « chômage zéro » obtenu par des régimes totalitaires…)

Mais quelques soient les compétences d'un individu, il semble préférable qu’une période de transition entre deux emplois bien adaptés au profil de la personne (formation, affinités, expérience …) ne soit pas une mise en marge (même « subventionnée ») de la société.

 

Pour l’individu, les effets pervers d’une « inactivité subventionnée », on le sait, sont nombreux (psychologiques, sociaux, économiques) alors qu’une période de transition mise à profit à la fois pour compléter sa formation (ou se former entièrement dans un tout nouveau domaine), faire un bilan des compétences tout en  agissant à temps partiel pour la collectivité (toujours prioritairement dans la prévention) en rencontrant des personnes de tous horizons (nous aurions là une opportunité d’un vrai « brassage social »), parait plus chargée de sens.

 

Bien évidemment, les ANPE doivent encore s’améliorer pour que la chasse à l’emploi soit la plus facile et la moins coûteuse possible (financièrement et en temps) pour tout chercheur d’emploi, et l’offre de formations doit réellement être étoffée et correctement prise en charge par la société.

D’ailleurs, de nombreux chômeurs ne seraient-ils pas eux-mêmes capables et intéressés pour devenir formateurs ?

 

Par ailleurs, nous devons être plus performants dans la prévision et la formation des futurs métiers (voir article à venir sur l’Education) de façon à éviter les pénuries dans certains domaines et un chômage important dans d’autre...

La mise en place de nouvelles formations doit également plus rapide, dès la perception d’un déficit en compétence décelé pour les années à venir.

 

Afin de sortir le chômage de sa dimension cauchemardesque (car le chômage est bien aujourd’hui de l’ordre du cauchemar…), dans le même esprit qu’un « service civil » (qui concernerait toutes les couches sociales), on voit bien qu’une réflexion pourrait être menée pour inscrire enfin le chômage dans une dynamique positive, préventive et constructive pour chaque individu et pour le pays.

 


L’assurance maladie : On connaît l’ampleur du gouffre financier constitué année après année par cet outil social. Sans entrer dans la complexité de ce dossier, nous pouvons simplement constater le montant dérisoire des fonds investis réellement dans la prévention des maladies, par rapport aux fonds dépensés en traitement curatif des maladies .

Pourtant, on sait clairement les principales causes des maladies longues et souvent mortelles les plus fréquentes en occident (tabac, alcool, alimentation...).

 

Et d’une façon plus générale, ne pourrions nous pas décider de mener au moins la moitié des actions sociales et de santé dans le domaine de l’éducation, de l’information et de la prévention ?(voir articles à venir sur la Santé et l’Education).

 

Peut-être nous apercevrions-nous alors que les budgets supplémentaires consacrés à la prévention seraient largement compensés par la baisse des « coûts curatifs ».

 

Cela nous amènerait également à constater que l’éducation et les médias ne jouent pas pleinement leur rôle dans le combat pour une société (et une vie) plus sereine, avec moins de misère...

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commentaires

Y
Bien d'accord avec l'ensemble de vos commentaires , propositions et constats (notamment sur la pauvreté des propositions du gouvernement et des contre propositions de l'opposition...!)<br /> Cependant, vous expliquez pourquoi les gouvernements s'attaquent plus aux effets qu'aux causes des problèmes:<br /> Je veux croire que nous pouvons faire de mieux dans le domaine de la prévention; les politiques sont responsables au premier chef, mais je pense que, nous les citoyens, devrons bien contribuer à cet effort de prévention (qu'il s'agisse de changer certains modes de vie pénalisants la santé, ou qu'il s'agisse de l'effort de formation ou d'autoformation...) et qu'il est bien délicat pour un politique de demander des efforts supplémentaires aux citoyens que nous sommes...<br /> Il est probable que la plupart des politiques n'y penserons pas même une seconde...<br /> Mais, si les politiques sont démagogues, c'est bien que nous sommes trop sensibles à la démagogie...
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A
Voilà une analyse très pertinente et qui, en plus d'un constat simple, apporte de passionnants éléments de réflexion. Il est vrai que nos gouvernants ont trop souvent tendance à agir sur les effets d'un problème, sans chercher à s'attaquer aux causes profondes. A cela deux explications:<br /> - s'attaquer aux causes prend beaucoup de temps et, dans le cadre d'un quinquennat, cela risque de ne pas être payant électoralement: tant qu'un homme politique n'aura pas le courage de considérer qu'il peut ne pas être réélu mais qu'il est de sa responsabilité d'aller au fond des choses, nombre de problèmes français resteront des problèmes français;<br /> - d'autre part, en faisant disparaître des satistiques officielles les effets du problème, on espère que l'opinion passera à autre chose et que ce risque politique que j'évoquais précédemment s'éloigne de la même manière.<br /> <br /> Or, sur les deux sujets que vous abordez, il y aurait en effet pas mal de chose à faire. Je vais prendre un autre exemple, celui de la fiscalité qui est devenu, avec l'agravation du déficit public et l'endettement de l'Etat, l'un des mes principaux sujets de réflexion depuis quelques années. Tous les gouvernements, pour satisfaire des intérêts particuliers, ont pratiqué les allégements de charges ou d'impôts, provisoires et destinés à une partie de la population, pour faire disparaître, à court terme, les effets du problème. Il va tout de même falloir que la question d'une réforme profonde de notre fiscalité (qui serait une bonne occasion, je pense, de distinguer la gauche de la drotie !) soit posée. Or, encore récemment avec le plan "social" du président, on voit bien qu'on en prend pas le chemin. Suppression des deux derniers tiers de l'impôt sur le revenu pour la 1ère tranche: voilà la réponse du chef de l'Etat au problème de pouvoir d'achat de la classe moyenne inférieure. Or, ce ballon d'oxygène en temps de crise aura-t-il des effets positifs à long terme, notamment pour la prochaine année fiscale? Et que dire des non imposables ou de ceux qui sont passés dans la 2ème tranche cette année?... ce genre de décision, à court terme, qui calme la colère de quelques Français à un instant t, n'a aucune efficacité.<br /> <br /> Proposer une revalorisation progressive du SMIC, et des bas salaires qui lui sont immédiatement supérieurs, par un jeu d'allégements de charge (qui profitent à toutes les entreprises et pour les décennies qui viennent, et qui ne soient pas des allégements provisoires). Réformer la fiscalité de l'entreprise en indexant les impôts sur les sociétés ou les bénéfices aux efforts en terme de protection de l'environnement ou de partage des bénéfices (sans imposer, mais en incitant). Etendre l'impôt sur le revenu aux bas salaires, pour que ceux-ci participent à l'effort national. Créer trois taux distincts de la TVA pour orienter les choix de consommation et alléger les dépenses des ménages modestes. Proposer la création d'un impôt européen qui permettrait à l'UE de s'auto-financer. Voilà cinq pistes de réflexion, qui ne sont en rien figées, sur lesquelles peut s'engager le débat. Et je regrette, notamment, que le PS ne se saisisse pas de ce dossier pour apparaître comme une force de proposition alternative, qui porte également un autre projet de société basé sur la solidarité entre tous les citoyens. Sans se contenter de répeter que le bouclier fiscal est une erreur... Il manque au pays, tant en ce qui concerne le président que l'opposition, une vision claire. Un cap.
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