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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 09:55

Est-il envisageable de décrire une politique sans entrer dans le détail des mécanismes économiques ?

Oui probablement, jusqu’à un certain point, puisque l'économie n’est (ou ne devrait être ?) qu’un des outils permettant de développer une politique orientée vers l’humain;

L’objectif d’organisation que se donne la société devrait conduire à une politique qui devrait ensuite se traduire par des choix économiques et budgétaires.

 

En réalité, il est fréquent que la politique économique d’un gouvernement soit ramenée aux arbitrages budgétaires, et aux priorités que ces arbitrages mettent en évidence. La politique économique, et finalement la politique « générale », en est en quelque sorte souvent réduite à un choix de prélèvement puis de redistribution des finances publiques.

Il est logique que les moyens nécessaires à l'accompagnement d'une nouvelle politique, se traduisent vite en nouveau budget ou réaffectation budgétaire. Il est dommage que l’on en occulte la dimension qualitative de l’action politique et par conséquent de l’action administrative qui en découle.

 

Cette vision budgétaire de la politique économique est très réductrice puisque elle n’aborde :

 

            -Ni la définition claire des objectifs visés pour et par la société, pour les individus eux-mêmes.

(Constatons au passage que les principes « d’égalité »et de « fraternité » inscrits dans la république sont souvent absents de tout débat politique ...tout au plus parle-t-on d’« équité », concept plus réaliste que celui d’ « égalité» mais au combien difficile à préciser en pratique. Pourtant, définir explicitement ce qui est « équitable » ne serait-il pas un bon moyen de clarifier et comparer les politiques proposées aux citoyens ?)

 

            -Ni la question de la méthode, de l'état d'esprit, de la volonté et de l'engagement des acteurs de cette politique (fonctionnaires de l’état, citoyens, acteurs économiques...) qui compte pourtant beaucoup dans l'atteinte du résultat. En tout domaine (associatif, sportif, entreprise collective), ne constate-t-on pas que le « qualitatif »  de l’action fait le succès au moins autant que le « quantitatif » (budget) ?

 

Ainsi, lors des débats politiques, ne devrions nous donc pas aborder au moins autant le qualitatif de l’action que le quantitatif des budgets ?

Est-ce à dire implicitement que le qualitatif est toujours assuré « au mieux » ? Qu’aucune critique sur la méthode, l’engagement ou la compétence n’a lieu d’être ? Par quel miracle les structures et les acteurs d’un changement politique seraient toujours parfaitement adaptés (dans leur méthode et leur compétence) à une situation sans arrêt en mouvement ? Comment nier l'individualité ou la personnalité des hommes qui constituent une organisation ou un service responsable d’appliquer ou de développer une politique sur le terrain ?

Cela reviendrait à considérer que la conscience professionnelle et la façon de manager ne jouent pas dans la motivation et l'efficacité d'un travailleur quel qu'il soit.

Cela reviendrait à dire que des responsables purement bons gestionnaires (de budgets), épaulés par de « bons soldats » suffisent à atteindre une « efficacité optimum ».

Cela reviendrait également à dire que la motivation et la compétence des acteurs de ce changement politique (de la hiérarchie jusqu’au terrain) ne serait que très secondaire. Que leur responsabilité individuelle serait finalement nulle ?

 

En pratique, l’impact d’un nouvel arbitrage budgétaire est immédiatement visible (effectifs, moyens matériels) donc plus facile à mettre en œuvre et à valoriser (ou à dénoncer !) aux yeux des citoyens.

Un travail de fond sur les structures et les compétences à faire évoluer est infiniment plus fastidieux, long, risqué (en terme d’organisation, le risques d’erreur sont important, « la » bonne solution est rarement évidente), subjectif aux yeux des citoyens et plus dérangeant pour les responsables et acteurs concernés, donc souvent « politiquement incorrect »...

Pourtant comment imaginer une équipe sportive (même copieusement rémunérée) remporter la victoire si elle ne se remet pas constamment en question ?

 

Parler de politique économique ou budgétaire en faisant l’impasse sur les objectifs d’une politique, et sur l’efficacité des acteurs et du système, ne conduit-il pas les uns à ne voir que leur « coté contribuable », que les dysfonctionnements de l’administration, et les autres à se plaindre systématiquement des manques de moyens et à oublier le qualitatif de leur action personnelle et collective ?

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